Henri a une vie sans couleurs. Il est mécontent de sa vie personnelle et de son travail, qu’il trouve ennuyeux. Après quelques mois de thérapie, il exprime qu’il se sent sans désir, sans impulsions.
Le thérapeute lui demande de s’allonger, de fermer les yeux et de se laisser sentir son corps. Henri décrit sa sensation par cette phrase: «C’est gris.» Le thérapeute lui demande d’observer ce gris et de le décrire. Il dit :
– « Je ne vois rien.
– Comment est ce rien?
– Pfff, c’est gris.
– Comment est ce gris? Est-ce qu’il est dense, brumeux, vaporeux ?
– C’est comme un brouillard.
– Comment est ce brouillard?
– On dirait des masses de gris qui bougent.
– Hum…
– En fait, c’est comme des sphères grises qui dansent les unes autour des autres.»
Petit à petit, ces sphères effectuent comme une danse harmonieuse. Henri le traduit en disant: «C’est comme le mouvement de l’univers, c’est comme une musique de la danse des étoiles.
– Comment vous sentez-vous lorsque vous voyez ce mouvement céleste?
– J’en fais partie, c’est incroyablement beau et harmonieux. »
Le gris du début est devenu un miracle surprenant. Henri, dans sa contemplation, entre dans un espace océanique de paix qui est connecté à l’énergie bleue.
Lorsque la séance s’achève, Henri est comme en extase, les yeux brillants d’un bonheur étonné. Il est surpris, mais enchanté, nourri par cette vision et cette sensation. C’est comme une stupéfaction heureuse. On voit là une attitude typiquement biodynamique. On prend la réalité telle qu’elle est, et par son exploration sensitive, non programmée, il peut apparaître un aspect inattendu qui vient enrichir le vécu du patient d’une conscience nouvelle.
La fois suivante, Henri parle, tout ému, de cette expérience qu’il a vécue. Il parle d’un espace transcendant. Il est surprenant de voir combien, à partir d’une situation a priori négative ou désagréable, stagnante, une beauté universelle peut se révéler.
Ni le patient ni le thérapeute ne pouvaient imaginer quelle issue résulterait de cette exploration. On laisse faire, on explore de manière très authentique.
Extrait du livre « La psychologie biodynamique. Une thérapie qui donne la parole à son corps ». Par François Lewin et Miriam Gablier. Le courrier du livre.